Laboratoire d’analyse des sols, Canada, ministère des Mines et des Relevés techniques (sans lieu ni date) . Source: Bibliothèques et Archives Canada, négatif de copie PA-023115, pièce W-4363.

Comment la revue Scientia Canadensis est-elle née, à quels besoins répondait-elle ?

En 1976, Richard Jarrell et Arnold Roos créent le HSTC Bulletin, le bulletin de liaison trimestriel de l’Association pour l’histoire de la science et de la technologie au Canada *. En 1984, le bulletin devient Scientia Canadensis: Journal of the History of Canadian, Science, Technology and Medicine / revue canadienne d’histoire des sciences, des techniques et de la médecine. La revue devient à cette époque le lieu privilégié pour la publication des communications prononcées lors des conférences bisannuelles de l’Association pour l’histoire de la science et de la technologie au Canada (AHSTC).

 

Scientia Canadensis est publiée par une association, de quelle façon l’AHSTC intervient-elle dans la revue ?

Le rédacteur en chef de la revue est membre du comité exécutif de l’association, il est nommé par ce comité, auquel il doit régulièrement rendre compte de ses activités. Ce sont également des membres de l’association qui composent le comité consultatif de la revue. Enfin, les frais d’adhésion des membres à l’association financent en partie la revue, le reste – la majeure partie – provenant des redevances qu’Érudit reverse à la revue.

 

Comment Scientia Canadensis gère-t-elle son bilinguisme, tant sur le plan éditorial qu’organisationnel ?

Puisque Scientia Canadensis se consacre à l’histoire de la science, de la technologie et de la médecine au Canada, elle doit nécessairement prendre en considération les points de vue des deux communautés linguistique sur cette histoire. La revue n’a toutefois pas établi de quotas: le nombre d’articles publiés en anglais et en français dépend des articles qui nous sont soumis. Quant à l’équipe de rédaction, elle est bilingue à différent degrés. Le directeur de la revue communique en français avec Érudit tandis que c’est le rédacteur adjoint, Mahdi Khalfaoui, qui vérifie toutes les contributions francophones.

 

Comment la revue a-t-elle négocié l’abandon du papier et son passage au format 100 % numérique ?

Le passage de l’imprimé au numérique constitue à la fois un défi et une opportunité. Sur le plan de la production, le numérique nous autorise à publier plus d’articles et de recensions par numéro. Plus important encore, tous les articles peuvent maintenant être agrémentés d’images en couleur, ce qui était auparavant impossible. Chaque article peut également comporter plus d’images. Nous avons d’ailleurs complètement repensé la maquette de la revue depuis le 2e numéro de 2015 (vol. 38) pour tirer le meilleur parti des possibilités offertes par la publication numérique. Mais passer de l’imprimé au numérique entraîne également des difficultés. Entre autres, composer avec les regrets et les attentes des abonnés et des institutions qui étaient habitués à la version papier. Ou encore, faire en sorte que la revue soit à 100 % adaptée au numérique tout en restant attrayante pour le lecteur, autant à l’écran qu’à l’impression.

 

À quoi ressemblera la revue quand on célébrera « Canada 200 » ?

Dans 50 ans, Scientia Canadensis fêtera son 86e anniversaire. De quoi aura-t-elle l’air ? difficile de savoir à quoi ressemblera alors l’édition, on peut seulement espérer que notre revue sera toujours aussi solide, qu’elle atteindra un lectorat encore plus vaste qu’aujourd’hui et qu’elle publiera encore des recherches solides et innovantes.

 

Quels articles ont été particulièrement importants dans l’histoire de la revue ?

Après avoir sondé différentes membres de la revue, nous avons établi un top 5 francophone et un top 5 anglophone des articles parus dans Scientia Canadensis. Cette sélection (voir la bibliographie infra) illustre la variété des recherches publiées au cours des quelques trente dernières années. Elle aurait facilement pu contenir une vingtaine d’articles sans rien céder ni à la variété ni à la qualité.

 


Notes

Traduit de l’anglais par Delphine Lobet.

* Sur la création de la société et du bulletin, voir l’article : Richard Jarrell, «The Infrastructure of an Emerging Field», Scientia Canadensis, vol. 11, no. 1 (1987) : 37-45. Lire